0

 
    2001 – Ensembles  

1999 – Approches  

1999 - notre bleu  

1999 – Recueillir  

1998/1999 - Traces, voyages et autres textes : Je suis la misère entièrement cajolée.  

1998 - École Beaucens cm1 et cm2, Nous aimons nous aussi.  

1997/1998 - Portraits, autoportraits et autres textes  

1996/1997 - Poèmes sur l’eau et sur l’ailleurs

 
       
    8  
  2001 – Ensembles

 

Poèmes d’ateliers écrits dans le cadre du 23ème Mai du Livre, à Tarbes, 2001.

 

Ce recueil rassemble les travaux écrits par dix femmes et un homme, en quatre ateliers de trois heures, à partir de diverses démarches d’écriture proposées par le poète Bruno Ruiz, dans le cadre du 23ème Mai du Livre, à Tarbes.

 

Conçus individuellement, ces poèmes ont fait l’objet d’un montage poétique Je voudrais que demain, proposé par l’intervenant, à partir des textes réalisés dans l’atelier et interprété publiquement par les auteurs, après deux séances de répétition de trois heures.

 

Ecrire ou plutôt s'écrire ; construire un poème à partir de sa langue maternelle, avec ses mots qui sont les nôtres mais aussi ceux que l'on a oubliés, ceux qui nous habitent et que l'on utilisait jusqu'alors dans d'autres perspectives, pour d'autres raisons, dans d'autres sens ;  communiquer avec « l'espace du dedans » pour mieux fraterniser avec son identité mystérieuse, ses beautés et ses gouffres intérieurs insoupçonnés ; les assumer sur la page d'un livre, la voix d'un lecteur, celle d'un chanteur ; faire en sorte que l'intime rejoigne le social, l'universel, le cosmique ; dénouer ses douleurs, ses espoirs, ses interrogations, ses cris face à la maladie, la mort, l'indifférence, l'inavouable, pour mieux exister à soi-même parmi ceux qui nous aime ; pour mieux exprimer cet « être au monde » malgré les masques de la honte, de la pudeur, du paraître ; écrire pour rejoindre le monde des autres qui nous contient.

 

Bruno Ruiz

 

Avec : Marie Noëlle Andissac ; Jacques Carayre ; Michèle Carayre ; Françoise Delile-Manière ; Catherine Dosso ; Marie-Christine Gonzalez ; Sylvie Guillot ; Frieda Kreuk ; Michèle Pambrun ; Marie-Christine Gonzalez ; Clarice Vepouassa.

 

retour sommaire de la page

 
       
    7  
 
1999 – Approches
 
Poèmes d’ateliers écrits dans le cadre du 21ème Mai du Livre, à Tarbes, 1999.
 
Ce recueil a été écrit en quatre ateliers de deux heures, à partir de diverses démarches d’écriture proposées par le poète Bruno Ruiz, dans le cadre du 21ème Mai du Livre, à Tarbes.
 
Écrits, en partie, sur la thématique du temps, ces poèmes sont à l’origine d’un récital poétique interprété par les auteurs.
 
Avec : Sylvie Baylac ; Frida Bell ; Jacques Carayre ; Michèle Carayre ; Pascal Charrier ; Béatrice Château ; Claudette Couriol ; Françoise Delile-Manière ; Marie-Christine Gonzalez ; Hélène Lafitte ; Francis Mercier ; Danièle Nalis ; Pierre Pomès ; Bruno Ruiz ; Marie-Françoise Saint-Laurens.

retour sommaire de la page

 
       
     6  
 

1999 - NOTRE BLEU

 

Groupe Sauvegarde 31, 1999

 

Faire disparaître les notions de danger qui sont à l'origine des mesures d'AEMO (Assistance Educative en Milieu Ouvert) afin de permettre aux adolescents, par un travail approfondi avec eux, avec leurs parents, avec l'environnement, de se structurer et de s'épanouir, telle est notre ambition !

À Sauvegarde 31, tous les prétextes pédagogiques sont bons pour tenter d'apprivoiser ces jeunes :

 - de plus en plus jeunes

 - de plus en plus violents

 - de plus en plus inabordables !

 Ainsi, souvent, le premier rendez-vous est riche en échanges :

« Tu aurais envie de quoi ?

- De rien!

- Tu voudrais faire... ?

- Rien !

- Tu... ?

- Rien ! » 

Le second entretien sera oublié ou tout simplement retardé de quelques heures, de quelques jours :

« Je t'ai attendu hier à 15 h...

-Ah  bon ?  J'avais un plan important !

-Tu aurais pu appeler...

- Bon, OK, je suis là !  Alors, c'est  pourquoi ? »

De rendez-vous manqués en entretiens sauvages, parfois dans une cage d'escalier (devant les copains), à la sortie du collège ou à l'arrêt de bus, avec un zeste de patience, d'écoute, on peut décoder... des silences qui parlent !

Vient, ensuite, la phase active de l'AEMO où nous tentons de partager avec le jeune « un moment » sur son temps de loisirs, de zonage, dans ou en dehors de son contexte familial, en groupe ou en individuel. Ces approches fort délicates nous laissent envisager :

- de construire une relation ;

- d'aider à résoudre les difficultés du quotidien ;

- d'approcher les notions d'effort et de plaisir ;

- de faire émerger des projets, des demandes ;

- de valoriser le jeune par une reconnaissance de lui-même à partir d'activités centrées sur les loisirs, le travail, le sport et la culture.

Ainsi, pour les dix ans de Sauvegarde 31, nous avons proposé aux adolescents :

- de dire ;

- d'exprimer ;

- de « se lâcher » au travers de leurs émotions diverses et multiples, liées éventuellement à leurs histoires pathétiques.

Les filles, plus que les garçons, ont répondu à ce projet et l'ont mené à bout :

- avec patience et effort ;

- avec plaisir et rigueur ;

- avec l'aide précieuse du poète Bruno Ruiz et du musicien Jacques Rouanet.

Elles ont parcouru leurs bleus en cherchant les preuves tangibles qu'elles sont « dignes d'amour ». Ce sentiment d'amour et de certitude, ainsi que la satisfaction d'avoir pu aller au fond d'elles-mêmes, avec souvent délice et jubilation, va vous étonner !

Bonne lecture !

Vive la vie !                                                       

Jean-François Curvale, Directeur

 

«Les mots ne bâtissent pas de murs»

Cratinos, poète grec, Vème s. av JC

 

Voici donc ces textes écrits pour la plupart au cours des ateliers que j’anime à Sauvegarde 31 avec le musicien Jacques Rouanet depuis septembre 99. Ils sont nés, pour certains, sur place, à partir de contraintes d’écriture (récits imaginés d’après photographies, poèmes écrits à partir de listes de mots, dialogues à partir de répliques imposées, etc.). Mais l’atelier a permis aussi, et surtout, d’ouvrir les cahiers du cœur, les extraits de journaux intimes, les poèmes secrets, les confessions écrites inavouées, inavouables, les lettres jamais envoyées, toutes ces paroles en désordre qui cherchent à retrouver un équilibre, celui d’une identité, naissant dans la tourmente de l’adolescence, entre crises affectives et désir de pureté, blessures indélébiles et espérances inaltérées. Car la poésie est bien ce réceptacle de l’intime pour l’universel, maillage d’émotions qui interrogent notre part d’humanité dans la jungle des violences familiales et des indifférences urbaines.

Ainsi, s’agissait-il moins d’entrer dans un véritable travail sur la langue et sa réécriture, que de permettre l’expression d’un jaillissement, d’un éveil aux dires, pour s’ouvrir au dénouement d’une parole dans l’engagement d’une trace écrite.

Qu’ils soient mille fois remerciés et célébrés comme ils le méritent, ces jeunes gens construisant et nommant le nouveau bonheur de leur vie sur nos vieilles fondations d’adultes, faites d’erreurs et d’échecs, mais aussi d’écoute et d’amour.

 

Bruno Ruiz

 

Ont collaboré à l’écriture de ce livre : Samia Bandou ; Sarah Benamara ; Virginie Carrère ; Pape Diop ; Ouassila Djilali ; Alexandre Faurel ; Aurore Féraud ; Marlène Goldstein ; Aurélie Néfraoui ; Mylène Néfraoui ; Marlène Perez ; Bouchra ; Shéhérazad et Sonia.

 

Ont collaboré à l’illustration de ce livre : Fathia Baissi ; Carine Blum ; Philippe Buche ; Amandine Goux ; Cyril Guibon ; Élodie Mailland ; Yannick Massé ; Donatien Ruth et Souk Sengmanivong.

retour sommaire de la page

 
       
    5  
 

1999 – RECUEILLIR

 

Poèmes d’atelier à Puylaurens 1999.

Ce recueil rassemble la totalité des textes écrits à l’occasion des Chantiers de poésie 1999 dirigés par le poète Bruno Ruiz.

Ces chantiers proposés par Marc Marin, directeur de l’Espace Apollo de Mazamet, se sont tenus à la Mairie de Puylaurens en quelques six séances de travail.

Ils n’ont pas d’autre objet que le simple partage d’une parole dans un espace poétique.

Ils n’ont ni vocation thérapeutique, ni prétention littéraire.

Ils sont seulement, par ce livre, la trace d’êtres qui se rassemblent ici, se dénouant à leur langue pour rejoindre le reste du monde.

 

« La littérature est pleine de gens qui ne savent au juste que dire, mais qui sont forts de leur besoin d'écrire. Qu'arrive-t-il ? on écrit ce qui passe, ce qui ne coûte rien et ne pèse rien. Mais à ces premiers termes on substitue des mots plus forts, on les charge, on les affine. Tante la vigueur s'emploie à ces substitutions : on monte à de singulières beautés ». Il faudrait que le système de ces substitutions soit ordonné. » Paul Valery, Tel Quel.

 

Ce recueil rassemble la totalité des textes écrits à l'occasion des Chantiers de Poésie 1999, chantiers qui se sont tenus à Puylaurens, à l'initiative de l'Espace Apollo de Mazamet. Le hasard a voulu que la participation soit essentiellement féminine. Selon l'acuité du lecteur, celui-ci en appréciera cette spécificité. Pour ma part, j'y ai rencontré des êtres exceptionnellement audacieux qui risquaient l'expression de leur fragilité et de leurs doutes, des êtres fervents en quête d'une langue personnelle et précise, à l'écart de tous gloses littéraires et exhibitionnisme creux. Le lecteur retrouvera ici tous les grands thèmes existentiels de la poésie universelle : L'Amour et la difficulté d'aimer et d'être aimer ; la Mort comme une maladie terrifiante et crépusculaire, mais aussi comme un formidable creusé pour l'imaginaire le plus intime ; la Solitude comme souffrance à l'isolement mais aussi recherche d'une identité en construction ; la Vie, enfin, pour la résistance au vieillissement du corps, mais aussi sa simplicité sereine face à la construction d'un bonheur en devenir. Ce livre, vous l'aurez compris, n'a pas d'autre objet que le simple partage d'une parole dans un espace poétique. Il n'a ni vocation thérapeutique, ni prétention littéraire. Il est seulement la trace d'êtres qui se rassemblent ici, se dénouant à leur langue pour rejoindre le reste du monde. Que leurs auteurs en soient mille fois remerciés, et que les lecteurs les fêtent comme ils le méritent.

 

Bruno Ruiz, Poète animant l'atelier.

 

Avec : Monique Arnaud ; Claude Casset ; Évelyne Douay ; Monique Gonzalez ; Patricia Jacob ; Edwige Malberg ; Nicole Saltron ; Béatrice Villain.

retour sommaire de la page

 
       
    4  
 

1998/1999 - Traces, voyages et autres textes : Je suis la misère entièrement cajolée.

 

Classes de 3° du Collège Antoine-Courrière, Cuxac-Cabardès, 1998-1999. Ce livre témoigne de la nécessité de permettre à chaque adolescent de réactiver les forces vives de son imaginaire. Il se veut une expérience de la liberté. Explosant en les reliant sans cesse, des flots de paroles et de formes singulières qui fondent le texte pluriel, fragmentaire et collectif, ces traces sont nées d’un moment fort de la vie de deux classes de 3° du Collège Antoine-Courrière de Cuxac-Cabardès.

Engagés dans le risque d’une production commune dans les classes de Lettres et d’Arts plastiques de Mireille Bigré, ces travaux étaient dirigés par Bruno Ruiz pour la poésie et Eric Sinatora pour la photographie.

 

« J'ai été un homme.
C'est à dire un lutteur. »

Victor Hugo

 J'avais quinze ans (il n'y a pas si longtemps !) l'âge d'or de ces adolescents, affamés de vie, assoiffés d'amour, l'âge de toutes les peurs, de toutes les espérances... Quarante années ont passé depuis ce temps, où, pareil à ces jeunes gens, je jure que je volais ! Libre, dans un bonheur que je croyais total, éternel, j'allais vers des rivages inconnus, sur des espaces fertiles et sans limites, en quête de la Toison d'or et de l'absolue humanité des Êtres pour conquérir le monde !

À la lecture de ces poèmes collégiens, le Temps des Cerises m'a rattrapé, et je me suis retrouvé, reconnu, dans le Far-West de mon adolescence ! O pouvoir magique de l'Écriture, absolu, dérangeant, implacable, par qui explose, dans sa vérité nue et dans son intériorité profonde la libération de l'être !...

J'ai lu et relu ces poèmes et à présent, je sais que je suis des leurs, que j'ai mangé à la même table de vie de ces jeunes gens du 3°C Millénaire ; que j'ai, comme eux, dévoré à pleines dents tous les fruits du Paradis perdu ; que je me suis désaltéré à la même source d'amours, d'extases et de voluptés, et qu'avec eux, j'ai éprouvé les mêmes désirs insatiables d'aimer l'amour, d'aimer la vie...

Merci, donc, à ces adolescents, pour cette incessante quête de leur identité, de leur avenir... Merci à leur « grand frère » Bruno Ruiz qui leur a pris la main pour éclairer et les conduire vers cet interminable cheminement de leur être, tel un phare pour la falaise...

Jeunes gens et jeunes filles de l'an 2000, restez enfants, restez poètes en âge adulte qui vous guette ! Conservez pour toujours un peu de poésie, cette arme redoutable contre toutes les misères, toutes les violences, toutes les meurtrissures, toutes les oppressions et toutes les guerres présentes - et celles qui ne doivent plus venir !

Le poète c'est l'anti-barbare !

Restez humains, fraternels, amantes et amants, profondément aimés ! Écoutez le chanteur poète, éternel adolescent qui clame : « Ne vous laissez pas faire ! Résistez ! »

Et avec tous les enfants du monde, je crie à m'en écarteler : « Aimez jusqu'à la déchirure ! Aimez même trop ! même mal ! »

Pour un monde meilleur que vous bâtirez en le transformant.

 

M. Jean-Pierre Capron,
Principal du Collège Antoine-Courrière.

 

Le projet d'établissement 1998/1999 du Collège Antoine-Courrière proposait à chaque élève des classes de 3°A et 3°B une approche de l'écriture poétique et de la pratique photographique dans le cadre des cours d'Arts plastiques et de Lettres. Comme l'année précédente, nous avons tenu à rassembler dans un livre les paroles et les images issues des deux ateliers de création animés par M. Bruno Ruiz, écrivain, auteur, compositeur, interprète, et M. Eric Sinatora, photographe professionnel, assisté de Mme Andrée Menon, surveillante éducatrice. Traces, voyages et autres textes, photogrammes et fragments de corps, caractérisent dans leur différence d'approche une spécificité créatrice. Ce livre témoigne aussi de la nécessité de permettre à chaque adolescent de réactiver les forces vives de son imaginaire. Il se veut une expérience de la liberté. Les pages qui suivent explosent en les reliant sans cesse, des îlots de paroles et de formes singulières qui fondent le texte pluriel, fragmentaire et collectif, traces d'un moment fort de la vie d'une classe engagée dans le risque d'une production commune.

Quelque chose d'une « aventure citoyenne » se joue peut-être dans ce livre...
Pour ces quelques raisons, merci de le lire !

 

Mme Mireille Bigré, Professeur d'Arts Plastiques et de Lettres.

M. Pierre Laffont, Conseiller d'Éducation.

 

Laissez une trace...

Depuis trente-huit ans, des milliers d'élèves ont forgé l'histoire de ce collège rural qu'est le Collège Antoine-Courrière. Que reste-t-il de leur passage ? Des archives poussiéreuses, des carnets oubliés, parfois un graffiti, même le souvenir des plus turbulents s'efface avec le temps, vite, trop vite. Marquer son passage, laisser son empreinte, montrer que l'on a apporté sa pierre, que, pendant deux, trois, quatre ans ces bâtiments ont été le théâtre de notre vie ! Que pendant deux trois quatre ans, on a été l'âme de ce lieu, une strate supplémentaire, non négligeable de son histoire et le faire grâce à un moyen d'expression artistique, de manière poétique, pour casser l'image des statistiques, des taux d'échecs et de réussites, casser le pourcentage! Ils ont existé ici, vécu des joies et des peines, un moment important de leur vie l'adolescence. La photographie, avec ce qu'elle a de magique, de part de rêve, sera leur mémoire.

 

Mme Andrée Menon, Surveillante Éducatrice.

M. Éric Sinatora, Photographe.

 

« La poésie est la fois une cachette et un haut-parleur. »

Nadine Gordimer, Poète d'Afrique du Sud, née en 1923.

 

Si l'on considère que l'école doit, avant toute chose, préparer à des examens ou à des concours administratifs ; qu'elle doit former des élèves pour qu'ils rentrent dans des moules appropriés aux besoins économiques d'une société ; qu'un pays n'est qu'une vaste entreprise commerciale; que nous ne vivons que dans une société de marché ; que l'expression de la réussite est dans la gloire et la fortune ; que la valeur se quantifie en chiffre de vente, alors, la poésie ne sert à rien. Mais si l'on considère que chaque être doit accepter l'autre et son état de solitude ; que la langue est un moyen de connaissance ; le lieu d'une interrogation intime, et que la fonction poétique du langage est aussi utile à la pensée que l'eau à l'organisme, alors, la poésie est une nécessité absolue qui doit être intégrée à l'enseignement, non pas pour qu'elle serve d'illustration à des règles syntaxiques ou grammaticales, ni de terrain d'opération pour analyses textuelles plus ou moins savantes, mais comme une preuve de « l'être-au-monde », un liant d'humanité, une expression de l'intangible : celle de l'individu parmi les autres. Que soient remercié ici tous ceux qui ont permis et contribué à cet espace de parole poétique M. Capron, Principal du Collège, M. Laffont, Conseiller d'Éducation, et surtout Mme Bigré, Professeur de Lettres et d'Arts plastiques, sans la complicité de laquelle ce livre ne serait pas ce qu'il est. Je voudrais également remercier l'Espace Apollo de Mazamet qui a bien voulu nous prêter son matériel d'enregistrement, ainsi que M. Gilles Souza,

Sonorisateur, venu sur place enregistrer la voix de chacun de ces auteurs en herbe, trace sonore qui accompagne l'exposition des traces photographiques de l'atelier de M. Éric Sinatora.

Enfin, je voudrais rendre hommage à tous ces élèves pour l'engagement de leur parole. Ce livre et ces ateliers n'avaient d'autre objet que de célébrer la beauté de leur mystère, ici et maintenant.

 

M. Bruno Ruiz,
Poète, Auteur/Compositeur/Interprète.

Poèmes écrits en classe de 3°A avec : Samir Bounab ; Ornella Bureau ; Carine Cazabant ; Yvan Chiffre ; Coralie Della Santa ; Magali Dupont ; Izabela Farkas ; Joris Grammare ; Laura Hammoudi ; Catalina Klein ; Johan Le Roy ; Julien Moreau ; Vanessa Moulis ; Arnold Ogouebandja ; Clotilde Perilloux ; Sébastien Pons ; Martin Proust ; Richard Reales ; Éric Revel ; Aurélie Roland ; Gilles Seguy ; Céline Sentenac ; Mathieu Subreville.

 

Poèmes écrits en classe de 3°B : Virginie Bono ; Julien Chanabe ; Florent Douay ; Marlyse Duret ; David Escaich ; Véronique Fernandez ; Loïc Gaillard ; Laetitia Huguet ; Sonia Khimoun ; Myriam Kientore ; Alexis Kozlowski ; Adrien Marchal ; Éric Neuville ; Morgane Ozouf ; Aurdey Palluaud ; Yann Pelouze ; Nabil Salhi ; Jérôme Taltavull ; Grégory Tiquet ; Charlotte Vanbesien ; Aurélie Vergues ; Wina Vidal.

 

retour sommaire de la page

 
       
    3  
 
1998 - École Beaucens cm1 et cm2, Nous aimons nous aussi.
 
Classes de M. Michel Gonzalez, à partir du recueil J’aime de Bruno Ruiz.
 
Avec : Delphine Bat ; Noémie Borderolle ; Audrey Boyrie ; Marie Carassus ; Pierre Chrétien ; Sébastien Fort ; Coralie Guiraud ; Baptiste Lie ; Julie Millot ; Christelle Pragnère ; Barthélémy Vielle.

retour sommaire de la page

 
       
    2  
 
1997/1998 - Portraits, autoportraits et autres textes
 
3°A et 3°B Collège Antoine-Courrière, Cuxac-Cabardès, 1997/1998. Le projet d’établissement 1997/1998 du Collège Antoine-Courrière de Cuxac-Cabardès, invitait tous les élèves de 3°A et 3°B à une approche de l’écriture poétique et de la pratique photographique dans le cadre des cours d’Arts Plastiques et de Lettres de Mme Bigré. À partir et en retour du thème Portraits/Autoportraits, deux ateliers de création  animés par des intervenants professionnels : Bruno Ruiz (écrivain, auteur, compositeur, interprète) et Éric Sinatora (photographe), ont fait circuler, en les reliant sans cesse, les paroles et les images qui sont à la fois l’origine et la possibilité de ce livre.
 
« Savez-vous bien que c’est qu’aimer ? »
Honoré d’Urfé  (1557-1625), L’Astrée.
 
L’amour adolescent défile sans trêves, défile pareil à de grands soleils couchants sur des grèves, à longueur de plume, sous cette écriture accouchée au forceps... Irrépressible désir de vivre, d’exister, d’être tout simplement. Et je le dis, je l’écris, je revis ! Et à l’extrémité du rêve, enfin je suis ! J’ai embrassé l’aube d’été par cette jeunesse retrouvée, éperdue, folle à lier, à délier, à créer, à recréer, à procréer...
Je hais le temps qui m’éloigne à jamais de cette adolescence que j’invite à cultiver sans se lasser jamais. Vaincre le pouvoir terrifiant de l’écriture et de la parole osée pour rentrer enfin dans sa propre histoire, pour enfin être identifié, reconnu par tous les siens... Voilà ce que je ressens profondément à la lecture de ces poèmes.
 
M. Jean-Pierre Capron, Principal du Collège Antoine-Courrière.
 
Le projet d'établissement 1997/1998 du Collège Antoine-Courrière de Cuxac-Cabardès, invitait tous les élèves de 3°A et 3°B à une approche de l'écriture poétique et de la pratique photographique dans le cadre des cours d'Arts  Plastiques et de Lettres. A partir et en retour du thème :  Portraits et autoportraits, deux ateliers de création animés par des intervenants professionnels : Bruno Ruiz (écrivain, auteur,  compositeur, interprète) et Éric Sinatora (photographe), ont fait circuler, en les reliant sans cesse, les Paroles et les Images qui sont à la fois l'origine et la possibilité de ce livre. Nous vous présentons donc ici ces textes qui méritent bien sûr d'être lus pour ce qu'ils disent, mais aussi pour la façon dont ils le disent. Travailler sa propre langue est une épreuve, l'inquiétude et la violence creusent une parole dont l'affirmation va plus loin que les notions de réussite ou d'échec scolaire. Il n'y a pas d'échec en effet, quand chaque élève assume le risque de s'exposer en acceptant de rendre publique sa propre production. Dans le respect de toute voix qui débrouille en elle-même une recherche intime, Bruno Ruiz a su rendre contagieuse sa passion pour les mots, Éric Sinatora a déclenché des images fortes.
Qu'ils soient ici tous deux chaleureusement remerciés !
 
Mireille Bigré Professeur d'Arts Plastiques et de Lettres.
Pierre  Laffont,Conseiller d’Education.
 
Ils s’appellent Léa, Wilfried, Alexandre ou Meghann, sans tabou, sans fausse pudeur, en jouant avec les mots et les images, ils se sont offerts. Courageux à une époque où la technologie permet de faire dire à une image tout et son contraire ! Courageux d’apprendre ou de réapprendre le sens poétique des mots  quand on appartient à une génération gavée d’images... Téméraires de choisir l’Art pour dire j’existe, je suis...
Extraordinaire pour moi, photographe, de découvrir que les autoportraits révélés par Amandine, Christophe, Elvis, Lorette et les autres ne sont peut-être tout simplement que ce que recherche la plupart des artistes : la vraie image.(1)
 
M. Éric Sinatora
 
(1) Expression inspirée par le travail artistique d’André Lafargue, dans À la recherche de la vraie image.
 
« Pour aimer une chose, il suffit de la regarder longtemps. »
Gustave Flaubert
 
« Le plagiat est nécessaire. »
Lautréamont
 
Depuis toujours, la poésie représente un moyen d’expression original et irremplaçable de « l’être-au-monde ». C’est d’autant plus vrai que nos sociétés post-industrielles ont aujourd’hui tendance à ne considérer la communication que d’un seul point de vue : celui de la nécessité économique et de l’efficacité marchande. Pourtant, risquant l’identité de celui qui écrit, la poésie, en fait, permet de dénouer les liens qui lient l’individu au monde, et d’exprimer le sens qu’il veut donner à sa propre existence.
Par la poésie, celui qui écrit ne se sert plus de sa langue pour exprimer ses idées, mais c’est son écriture elle-même qui, par le mystère et la magie des mots, interroge ce qu’il est, le dessine dans ce qu’il a de plus puissant, de plus secret, de plus intime, comme si le poème détenait la clé de ce qu’il est malgré lui parmi les autres. Ainsi, la mise à disposition de quelques poèmes contemporains auprès de ces élèves de 3°, a permis à chacun, dans son écriture, un élargissement et un enrichissement du champ de leurs visions personnelles. Il fut fascinant de voir combien ce qu’ils écrivaient pouvait à la fois les émerveiller, mais aussi les troubler, face aux gouffres qu’ils s’ouvraient à eux-mêmes.
Il suffit de regarder le comportement de l’adolescent pour se rendre compte du besoin qu’il éprouve à imiter pour mieux comprendre et exister ;  de sa difficulté à sortir d’un mimétisme qui intéresse tellement la société de marché dans laquelle il est immergé. Comment pourrait-il en être autrement quant à ce qu’il écrit ? Le lecteur sera donc inviter à déceler ici ce qui particularise en profondeur ces expressions naissantes. Qu’il sache enfin que, tout au long de ces rencontres, grâce à la présence bienveillante de M. Pierre Laffont, Conseiller d’Education sous l’autorité chaleureuse de M. Jean-Pierre Capron, Principal du Collège, et grâce à la compétence et la complicité pédagogique de Mme Bigré, professeur de Lettres et d’Arts Plastiques sans laquelle ce projet ne pourrait être ce qu’il est, je n’ai rencontré quant à moi, que des jeunes gens qui ne craignaient pas d’interroger leur existence dans le monde difficile qui les attend, affrontant leurs doutes à l’égard de leur identité en gestation et l’obscurité de leur langue, avec une sincérité, une curiosité et une ferveur qui forcent le respect.
Qu’ils soient remerciés ici pour leur générosité.
 
Bruno Ruiz
 
Avec : 3°A : Marie-Aude Agullo ; Michel Balés ; Lorette Bonifassy ; David Borrel ; Teiva Boucard ; Benoît Chmielowiec ; Feudoi Daoui ; Annick Gisquet ; Mathilde Hale ; Hélène Hardy ; Yannis Laboulle ; Muriel Mazars ; Sabine Périlloux ; Lolesio Puapua ; Wilfried Riès ; Mathieu Sala ; Steve Vancoppenolle ; Alexandre Vautrin ; Christophe Vela ; Noellie Zapata.
 
3°B : Julien Alsina ; Renaud Augé ; Ornella Bureau ; Elodie Cartoux ; Lilan de Luycker ; Florian Delort ; Marc Estèbe ; Elvis Figuières ; Meghann Hale ; Jessika Jeanneot ; Marjorie Laborda ; Marion Lafage ; Tamara Lambinet ; Chloé Ochoa ; Amandine Ogouebandja ; Thulan Pham ; Thomas Renaud ; Loïc Roy ; Lea Stephan ; Céline Tyack ; Lisa Wanrooij ; Ulrich Wiart.

 

 

 
       
    1  
 
1996/1997 - Poèmes sur l’eau et sur l’ailleurs
 
3°B et 3°T Collège Antoine-Courrière, Cuxac-Cabardès, 1997.
 
C’est grâce à l’initiative et à la complicité de M. Pierre Laffont, Conseiller d’éducation, que Bruno Ruiz, Chanteur/Poète, a pu intervenir dans les classes de Mme Bigré, Professeur de Lettres au Collège Antoine-Courrière de Cuxac-Cabardès dirigé par M. Jean-Pierre Capron.
 
Oh ! belles sont sur l’Eau, ces drôles d’histoires d’Ô !.. Comment ne point vibrer à cette poésie mise à nue, à cette vérité mise en maux, à 0l’adolescence éperdue, à ces autres Rimbaud... Comment ne point errer sur l’Eau vive des fantasmes et des délires, parmi les écorchés, les ténébreux inconsolés, et ne point galérer sur le dernier des bateaux-ivres et cependant survivre aux juvéniles amours écartelées par de violentes déchirures... Comment ne point se retrouver dans ces cris chuchotés, ces hurlements murmurés, ces silences profanés et ces paroles indicibles, et finir par se connaître et reconnaître dans ces vagissements sismiques et ces copulations telluriques, le jaillissement de l’Être hors du Néant et l’identification de l’Avenir de l’Homme. « To be or not to be, that is the question » (W. Shakespeare.)
 
Jean-Pierre Capron, Principal du Collège Antoine-Courrière, Cuxac-Cabardès, 8 janvier 1997.
 
« Ce n’est  pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, 
c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles »
Sénèque le Philosophe, (4 ap. J.-C).
 
Voici donc l’ensemble des textes écrits librement et sans contrainte par les élèves de 3°B et 3°T, à l’initiative  de Madame Bigré leur professeur de Lettres, au Collège Antoine-Courrière  (11390 Cuxac-Cabardès).
La musique, la vie, la mort, la liberté, le bonheur, l’amour, la beauté, la haine, l’exclusion, la solidarité, la fraternité, la solitude, la sexualité, l’homosexualité, la drogue, la violence, le racisme, la religion, la paix, la guerre, l’incommunication, l’incompréhension des autres, la douleur, l’exil, la famille, la séparation, le divorce, le rêve, le voyage, le cauchemar, l’inceste, le suicide, la jouissance, l’onanisme, le paradis déjà perdu de l’enfance, le conflit parent/enfant, l’anarchie, le terrorisme,  l’être, le paraître, l’avenir de l’homme, autant de thèmes abordés dans les textes écrits par ces adolescents, qui sont l’expression de leur identité en gestation, à un moment de leur vie où ils doutent, risquant parfois la transgression des interdits pour mieux trouver leurs propres limites.
Les forcer à écrire serait une erreur.
Leur permettre en revanche de le faire, leur en donner la possibilité, en parler avec eux si tel est leur souhait, c’est dénouer les liens et les lieux de cette langue qui est la leur et qui les trouble, les lie au monde dans lequel ils sont contraints de vivre. C’est peut-être aussi leur donner les moyens d’irriguer leur relation à l’autre, d’établir ou de rétablir un contact intime avec le monde, la société des hommes. Parce que la poésie est un engagement de soi (qui n’a que le rapport que l’on veut y voir  avec l’apprentissage de la langue), parce que la poésie est une prise de parti de l’être face aux autres, l’expression aussi de ses certitudes, de sa fragilité, de ses zones d’ombres, elle sert à édifier la force et la beauté humaine, dessinant les limites d’un espace irremplaçable dans une société qui confond souvent la compétition avec l’émulation, la réussite sociale avec le bonheur, l’exhibition avec l’expression, la séduction avec l’amour, la vulgarité avec la libération sexuelle, la violence avec la justice, le pouvoir avec la liberté. C’est pour toutes ces raisons qu’il est nécessaire de rester attentif à l’expression de ces jeunes et futurs citoyens qui auront à charge demain le bonheur de l’humanité. Enfin, (et c’est sans doute là le plus important), je souhaite que vous ayez autant de plaisir et d’émotion à  lire ces textes que j’en ai eu moi-même au cours de ces quelques heures passées en leur compagnie.
Merci de les lire.
 
Bruno Ruiz
 
Avec : Gaëtan Hellebuyck ; Marie Calegari ; Thibault Germanangue ; Aurélie Rius ; Pierre d’Hôtel ; John D. ; Sandra Martin ; Victorien Folo ; Stéphanie Baumgartner ; Guillaume Porta ; Florent Michel ; Jérôme Jaime ; Julien Ordina ; Laurent Gleize ; Brahim Boukatem ; Lamia Kiyim ; Tony Gonzalez ; Julie Provenzale ; Guillaume Pierre.
 
retour sommaire de la page